Version "fusionnée" du texte original, de celui ré-écrit pour le concours de St-Pacôme et de celui du concours de Pordic...
Pourquoi faire simple...  ;-)

 

Un tourment. Une galère. Un calvaire. Une torture. Un supplice. Un martyre. Quand on ne supporte plus ce qui nous est infligé chaque jour, quand on se met à avoir des envies de meurtre, quand on sent son cerveau se fissurer de l'intérieur… 
C'était bel et bien mon cas. Car ma persécution quotidienne se poursuivait sans relâche…

Ce matin-là était comme tous les autres matins : on était reparti pour un tour d'agression sonore de plus… je l'entendais de nouveau hurler sa colère capricieuse à l'étage du dessous. J'ouvris un œil, puis les deux. Péniblement. La nuit enveloppait encore mon lit et ma chambre, pas trace de la moindre lueur d'aube en ce dimanche d'automne. Dimanche, la fin de semaine, la grasse-matinée, le repos total ! Il était dit que ce ne serait pas pour moi… Et pourtant j'en avais bien besoin. Je jetai machinalement un regard vers les chiffres lumineux de mon cadran. Cinq heures vingt. Mmm, bien plus tôt que d'habitude, aujourd'hui. Mes paupières lourdes retombaient toutes seules, je me tournai, enfouis ma tête dans l'oreiller et essayai de sombrer de nouveau dans un sommeil empli de rêves cotonneux. J'étais prête à tout supporter, sauf ça !

Ça, c'étaient les pleurs et les braillements du p'tit homme du dessous. Un bruit qui remontait d'autant mieux que sa chambre était située juste sous la mienne, les appartements étant construits sur le même schéma. Le puits de lumière, ce carré vide qui gît entre les bâtiments, ne faisait qu'amplifier la chose en poussant le bruit vers le haut… D'autant que le sale môme s'en donnait à cœur joie et les parents ne se précipitaient apparemment pas à son chevet aussi vite qu'il l'aurait voulu. Je ne le supportais plus. Si je l'avais eu sous la main, à cet instant précis, je l'aurais étranglé ou frappé ou… je ne sais pas, mais c'est sûr, je lui aurais donné une bonne raison de gueuler comme ça ! 

Ma vie ressemblait à un enfer depuis que cette famille avait emménagé au-dessous, quelques mois plus tôt. En fait ils avaient racheté la maison, et mon appartement avec. J'avais donc changé de propriétaire, en me disant que ça ne pouvait pas être pire que le précédent, piètre bricoleur intimement persuadé qu'il était capable de tout réparer tout seul. Résultats ? Des infiltrations dans les murs, de la peinture qui s'écaille partout, un évier qui fuit, des courants d'air sous la porte etc. Oh, un type charmant, à part ça. Un peu rustre sur les bords peut-être, mais tant que je ne faisais que le croiser dans l'escalier je pouvais toujours supporter ses sempiternelles blagues sur ma vie de célibataire endurcie…

Aussi quand mes nouveaux propriétaires, ces jeunes parents apparemment bien sous tous rapports, étaient arrivés un beau jour de mai, sérieux et souriants, j'avais eu bon espoir que tout se passerait bien. La première fois que je l'avais vu, leur gamin semblait timide et réservé. Je lui donnais environ deux ans. A l'époque il se cachait derrière les genoux de sa mère en me jetant des regards curieux, sans trop oser me sourire. Je l'avais trouvé adorable, avec ses grands yeux doux. Grossière erreur de jugement ! Ce jour-là j'aurais mieux fait de me chercher une autre piaule, ou de m'acheter tout un stock de boules Quiès… J'ai bien essayé ces dernières au cours des mois qui ont suivi. Mais du coup je n'entendais plus mon réveil-matin sonner, ce qui a fini par me poser quelques problèmes avec mon patron…

Bref, au début tout se passait bien, des relations cordiales se sont même instaurées entre nous, nouveaux voisins que nous étions. Je faisais attention à ne pas faire trop de bruit pendant la sieste du petit, sur l'heure du midi, je pensais à baisser le son de la télévision le soir. En échange, eux venaient chez moi constater les dégâts de bricolage dû à leur prédécesseur, prenaient des notes pour pouvoir les réparer et m'expliquaient les merveilleuses choses qu'ils voulaient faire dans l'appartement. J'étais ravie, tout semblait aller pour le mieux. Le bonheur ! Pourtant la lune de miel n'a pas duré longtemps.

J'ai vite trouvé que le gamin pleurait beaucoup, surtout sur le matin, mais avant même d'avoir pu en parler, sa mère est venue me voir, des excuses fleuries plein la bouche : le pauvre était malade, il avait une angine, mais tout allait rentrer dans l'ordre, elle était sincèrement désolée s'il me réveillait aux aurores… Alors j'ai joué les bonnes âmes compréhensives et je n'ai pas insisté. Je suis même allée jusqu'à lui assurer que ça ne me dérangeait pas le moins du monde, que de toute façon je dormais assez peu. Quelle hypocrite !
Ça, c'était au printemps dernier. Depuis j'ai eu le temps de me mordre les doigts des milliers de fois pour ne pas avoir eu l'aplomb d'aborder le sujet. Quoique cela n'aurait probablement rien changé.

Parce qu'après le printemps et sa supposée angine, les pleurs du gamin ont effectivement diminué dans un premier temps. Cependant ce n'était que pour mieux reprendre. Une vraie plaie, ce môme. Dès qu'il voulait quelque chose, il se mettait à brailler. Aller dans le lit des parents, avoir un câlin, qu'on joue avec lui… et ça marchait ! Un futur " oscarisé. " Pourtant il semblait si mignon quand je l'avais vu la première fois, avec ses immenses yeux marrons innocents, tellement naïf et inoffensif. J'ai vite compris qu'il n'était calme qu'en l'absence de ses parents. Un vrai tyran domestique pour géniteurs faibles et soumis. Un amour !

Au bout de quelques semaines - ou étaient-ce quelques mois ? je ne sais plus, j'ai perdu la notion du temps -, j'ai craqué. Insidieusement. J'ai commencé à passer l'aspirateur sur mon temps de pause de midi ou à écouter de la musique en prenant soin de me tenir à l'autre bout de l'appartement et d'être sûre d'entendre Bon Jovi, Alice Cooper et autres chanter leur vague à l'âme rock, sonore et puissant. Le gamin pouvait bien se réveiller, je m'en fichais complètement… si au moins ça pouvait le fatiguer et l'assommer pour la nuit ! C'est de cette manière que nos relations de bon voisinage ont commencé à partir en morceaux. À la poubelle. 
Sans surprise, mon loyer a augmenté cette année-là, avec notification sous pli recommandé dans ma boîte aux lettres. Sans même m'en toucher un mot avant. Très officielle et très distante, la méthode. Surtout quand on se croise tous les jours dans l'entrée ou devant le perron.
Et moi, avec ma tête de cochon, je n'ai pas voulu partir, bien sûr. Pourquoi faire simple… Têtue comme une mule, j'ai voulu me prouver que je pouvais gagner cette guerre de tranchées sournoise. Ridicule, je sais. Mais tellement logique, sur le moment. 

Et puis il faut dire que j'aimais mon quartier. Un quartier calme, excentré, sans immeubles. Le quartier typique des cartes postales montréalaises : des maisons en briques rouges collées les unes aux autres, avec des petits jardins derrière, des ruelles où le linge sèche, étendu sur des cordes qui traversent jusqu'aux maisons de l'autre bord et de grands escaliers de toutes formes et toutes couleurs sur le devant de ces demeures. Escaliers parfois tarabiscotés, recouverts de neige en hiver, tapissés de feuilles colorées en automne, éclaboussés des rayons de soleil l'été… Je ne me lassais jamais de me promener, en toute saison, au hasard des rues et ruelles. 
Et j'aimais aussi mon appartement. J'aimais la grande baie vitrée qui donnait sur la galerie avant et qui me permettait de profiter du soleil tous les jours, même en plein hiver avant que la nuit précoce ne tombe. Cette baie vitrée qui illuminait l'appartement, lui donnait plus d'espace. J'y avais aussi fait quelques aménagements personnels, comme de repeindre certains murs en jaune " bonne humeur " ou installer mes toiles et mes photos stratégiquement pour capter la lumière et leur rendre hommage… je n'étais pas prête à tout abandonner pour recommencer ailleurs.

J'en étais donc rendue là. Un état de fatigue avancé, le moindre bruit qui me rendait à moitié folle et cette voix pleurnicharde qui continuait de se manifester dans l'appartement d'en bas… J'avais les nerfs en pelote. Aussi ce matin-là, de l'entendre à nouveau, une fois de plus, c'était une fois de trop. La goutte d'eau qui faisait déborder le vase. Je n'en pouvais plus. Mes nuits s'étaient réduites à quelques rares heures de sommeil. J'étais incapable de m'endormir avant une heure bien avancée de la nuit et tout aussi incapable de récupérer et dormir le matin… tout cela à cause de l'enfant terrible du dessous. J'étais à bout. J'étais frustrée et en colère. Il fallait que je fasse quelque chose. Quand je les entendis sortir de chez eux, je me préparai à un affrontement verbal, bien plus intense que nos échanges précédents à mots couverts. 

J'ouvris la porte, mais ce n'était que l'enfant terrible qui jouait dans l'escalier, qui s'amusait à gratter et détacher des pans entiers de la peinture déjà passablement écaillée des murs. La porte de l'appartement de ses parents était entre-ouverte, probablement le temps que maman ou papa mette ses chaussures. Je faillis bien lui claquer la porte au nez, frustrée dans mon élan vengeur… quand tout à coup une idée m'est venue. Plutôt une impulsion, irrésistible et violente. Instinctive. Le môme était rendu sur la dernière marche, celle du haut, devant chez moi, et il venait de me regarder d'un air moqueur avant de me tourner le dos et de commencer à redescendre. J'ai tendu le bras, mine de rien, et je lui ai donné une (très) légère poussée, à peine un effleurement, alors même qu'il était en équilibre délicat entre deux marches… badaboum ! Il est tombé avec grand fracas et en poussant un hurlement pour une fois justifié. J'ai refermé doucement ma porte, sans bruit, pour la rouvrir dans la seconde, en criant d'un ton outré bien distinct : " mais qu'est-ce que c'est encore que ce raffut ? " Les parents s'étaient précipités dans l'entrée, affolés, en larmes… Le môme gisait en bas de l'escalier, comme une poupée chiffonnée. Victoire !

Victoire ? Non, je m'étais réjouie bien trop vite, en oubliant l'incroyable chance des enfants, leur élasticité et leur souplesse physique, leur aptitude à éviter les gros bobos… Il a relevé la tête, en pleurant tout ce qu'il pouvait. Ses parents traumatisés l'ont amené aux urgences de l'hôpital le plus proche. Quand ils en sont revenus, avec le gamin (quel dommage !), je suis passée m'inquiéter de son sort lors d'une visite de courtoisie : il s'est avéré qu'il n'avait que des contusions… Et zut ! Je pouvais au moins espérer que cette expérience le calmerait un petit moment, mettrait tous ses sens en garde, réveillerait son instinct de survie. Je retournai vaquer à mes occupations, déçue mais le cœur un peu plus tranquille malgré tout.

Quelques semaines s'écoulèrent, bien calmes. Presque des vacances. J'avais quasiment réussi mon coup, dans le fond. Je ne l'entendais plus, les parents ayant redoublé d'attentions à son égard, ne le laissant plus seul une seconde. Je rigolais doucement par-devers moi en pensant qu'un de ces jours il allait finir par pleurer pour que ses parents lui fichent la paix ! Mais comme à l'ordinaire en pareil cas, le temps finit par faire son œuvre et le traumatisme des parents disparut petit à petit, relégué dans un coin éloigné de leur mémoire. Quant au gamin, il avait déjà tiré un trait sur tout cela et d'après les médecins il ne souvenait probablement même pas de sa chute. Les choses redevinrent comme avant…

Sauf que pour moi c'était pire qu'avant ! Car j'avais goûté au calme, à la tranquillité des petits matins. L'accalmie m'avait été bien trop douce pour que je le laisse tout gâcher. Quand il s'est remis à pleurer, à faire ses caprices et à m'empêcher de dormir, j'ai cru qu'on venait de me condamner à l'enfer sur terre. Pire qu'un simple retour en arrière. C'était insupportable ! J'étais de nouveau au bord de la crise de nerfs. Pour ne pas m'effondrer, j'ai commencé à réfléchir. J'échafaudais des plans, tous plus fous les uns que les autres, aidé en cela par mon épuisement physique aussi bien que moral. Mon imagination galopait à bride abattue, s'envolait dans les nuages, puis partait en vrille face aux possibilités réelles qui s'offraient à moi… car je les voulais sans risque, ces possibilités, détail qui les réduisait fortement.

Et puis tout d'un coup, sans trop savoir comment, une association d'idées désagréables s'est faite dans mon cerveau épuisé. Mais oui, ça, c'était une idée ! Une illumination. Le saumon, bien sûr. Ce fichu saumon pas frais que je m'étais forcée à avaler quelques semaines plus tôt lors d'un infect repas d'entreprise et qui avait bien failli me faire vomir. J'avais maudit mon patron pendant les jours suivants, malade et peu encline à la tolérance… Pourquoi ce souvenir plutôt qu'un autre ? Je n'en savais rien, mais une chose était sûre, sur le moment ce saumon providentiel m'apparaissait comme une fichue bonne solution. Je n'ai pas attendu plus longtemps et dans la minute qui a suivi, j'ai décroché mon téléphone pour inviter les parents et leur rejeton à souper chez moi la prochaine fin de semaine. Manière d'officialiser une certaine trêve dans nos hostilités déclarées. De faire comme si, en tout cas. Et surtout de me débarrasser pour de bon du môme. Car un gamin couvé comme celui-là, sur-protégé par ses parents, ne devait pas avoir développé beaucoup de résistance physique aux microbes et autres bactéries, non ? Alors j'ai acheté amoureusement un beau saumon, l'ai décongelé, pour le recongeler le jour même. Et le re-décongeler quelques heures avant le fameux souper… tout le monde le sait, ce genre de pratique est fortement déconseillé, car cela réveille toutes les saloperies qui dorment dans la chair molle des viandes et poissons. Tant mieux ! J'ai préparé avec grand soin ce saumon en papillote, avec des petits oignons, des herbes et du citron. L'odeur des aromates se répandait dans l'air et embaumait tout l'appartement, jusque dans l'escalier ! Il n'y avait plus qu'à espérer que la " terreur " aimerait le poisson. 

Le soir convenu, la petite famille a débarqué à l'heure, nous nous sommes installés au salon et avons discuté le plus cordialement possible autour d'un verre. Je me suis obligée à être aimable, à m'excuser de mes sautes d'humeurs, à passer l'éponge. Quelle horreur ! Puis nous sommes passés à table. Enfin ! Et le gamin a adoré mon plat très spécial… Plus que ses parents, visiblement. Qui pourtant n'osaient pas trop jouer les impolis, sur ce coup-là. Moi j'ai chipoté, comme une vraie maîtresse de maison qui surveille sa ligne, et j'ai réussi à ne quasiment pas toucher à mon assiette. Le repas terminé, j'avoue que le reste de la soirée a été un vrai calvaire, un chemin de croix ardu, car il a bien fallu que je les supporte quelque temps encore, histoire de donner le change et de jouer mon rôle de repentie à fond. Mais ils sont finalement partis, sans le moindre soupçon. Ravis de voir que les choses s'arrangeaient. Entre voisins, il faut bien se supporter. Et comment ! Moi je croisai les doigts.
Oh, le môme a bien été malade les jours suivants. Les parents aussi d'ailleurs. Ils ont bien failli vomir sur le perron la première fois que je leur ai demandé : "Comment avez-vous trouvé le saumon l'autre soir ?". Apparemment ils avaient eu droit à une bonne courante, tout ce qu'il y a de plus désagréable. Mise sur le compte d'une épidémie supposée de gastro. Pour le môme, ça a quand même été pire. Son organisme a eu beaucoup plus de mal à digérer mon " plat du chef " très spécial. Il a vraiment été malade. Malade à en crever. Malheureusement il n'est pas allé jusqu'au bout. C'est plus résistant que je ne le pensais, ces bêtes-là. A mon grand désespoir, tout était à recommencer. 

Le temps passait et je me décourageais de plus en plus, quand la chance m'a enfin souri, au moment où je l'attendais le moins. Il était temps ! Un beau matin d'automne, doux et ensoleillé, le môme est sorti, seul, et s'est mis à jouer sagement sur le perron. Moi j'arrivai à ce moment-là. Je n'ai pas réfléchi, tout s'est enchaîné instinctivement, très vite. Il faut dire que je n'avais probablement que quelques secondes devant moi, une minute tout au plus, avant que la mère ne sorte à son tour. Mais j'avais l'appât idéal : un ballon d'Halloween, que je venais de gagner en faisant mes courses. J'ai posé mes sacs en bas de l'escalier, j'ai tendu le bras où était attaché le ballon vers l'enfant et je lui ai souri d'un air interrogateur, du genre : " tu le veux ? " Il s'est laissé avoir, malgré la méfiance viscérale qu'il entretenait à mon égard depuis " l'accident " et il est venu vers moi. J'ai détaché le ballon pour le lui donner mais, comme par mégarde, je l'ai laissé échapper… il est descendu doucement vers la chaussée, avant de profiter d'une rafale de vent pour traverser la rue… la rue, où les voitures passent par vagues synchronisées au rythme des feux de circulation. Et justement, une déferlante de moteurs se faisait entendre, alors même que le gamin, poussé par son envie enfantine, suivait le joli ballon orange… 
J'ai hurlé, comme si je venais d'arriver sur les lieux du drame en train de se jouer. Trop tard. Un bruit de klaxon, un crissement de freins, un choc sourd, suivi d'un carambolage monstrueux et tout était fini. Définitivement. 
J'avais gagné.

Plus tard, après les dépositions et les témoignages, le constat de décès, l'enlèvement du corps (de ce qui restait du corps…) et toutes les formalités habituelles en ce genre de cas, les parents ont abandonné l'appartement. Ils sont partis. Sans me laisser d'adresse. 
Et le calme est revenu sur le 2518 avenue Bourbonnière. C'étaient de nouveau les pépiements d'oiseaux qui me réveillaient le matin. Les seuls bruits un peu forts étaient ceux du vent qui sifflait lors des nuits de tempête, des camions de déneigement qui nettoyaient les rues les matins d'hiver… des bruits normaux, naturels, auxquels je suis habituée depuis si longtemps que je ne les " entends " plus vraiment. C'était comme une musique de fond pour ma petite vie bien tranquille.

Et la maison a été mise en vente. Pour pas cher, paraît-il. J'imagine que les drames de ce genre marquent un lieu. Un peu comme une malédiction. Je pouvais au moins espérer que les prochains propriétaires ne seraient pas une famille. J'étais pleine d'espoir. Et d'illusions aussi.
Car depuis deux semaines maintenant, j'ai un nouveau propriétaire. Un homme dans la quarantaine, qui me poursuit de ses assiduités répugnantes et me met les nerfs en pelote avec ses manies et ses airs lubriques. Un fléau d'une nature différente mais tout aussi insupportable. 
Je vais craquer.

Montréal
Le 04 avril 2004

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