Exercice d'écriture, de libération, de créativité.
Le reste importe peu.

 

Grains de poussière dorés dans la lumière du petit matin,
Ombres en fuite, reddition de la nuit
Un souffle de vent fait bouger les rideaux,
M’effleure,
Me caresse,
Puis s’en va.

Au milieu de mon lit, je reste immobile
En cet étrange instant précédant le réveil,
Déconnexion temporaire
Dans les brumes du sommeil
Tout est encore possible
À peine inaccessible
Frontière trouble et incertaine.
Chimères et fantasmes se rassemblent
Pour un dernier combat
Frénésie vaporeuse
Sans nom, sans mot.
Machinalement
Je résiste

Choc
Tout m’échappe, ivresse brumeuse,
Tourbillon précédant la conscience.
Les images se délitent
Sans plus de consistance qu’un rêve
Silencieusement, une partie de moi se replie
Capitulation sourde
Chaque jour répétée
Sans tumulte, sans vague.
Indifférente,
Je m’étire
Et j’oublie qui je suis.

Première tasse de café, les yeux encore lourds
Déjà tournés vers l’ordinaire
Liste quotidienne
Sans surprise, sans douleur
Sans joie
Mais aujourd’hui,
L’embuscade me guette
Traîtrise de mon imaginaire
Ingénuité, innocence ?
Pour la forme
Je rechigne
Je résiste
Je cède

Tout m’appelle et me détraque
Perturbation folle
Chatoiement de lumière,
Murmure du vent dans les feuilles,
Scintillement de la neige
L’invitation ne se refuse pas
Et l’enfant s’agite
Impatient
Le temps est venu.

Rébellion, insurrection, révolution
Orage interne
Cyclone neuronal
Je me sens balayée, emportée
Impuissante.
Détour d’attention
Rêverie intempestive
Mon esprit me perd
Et je me retrouve

Splendeur d’un éclat de soleil
D’une tâche sur le mur
D’un grain de poussière dans la lumière dorée du matin.
Pour cette fois
L’enfant a gagné
Je vais sortir,
Applaudir,
Crier,
Rire,
Courir,
Sauter,
M’envoler.

Victoire fugace
Ou capitulation définitive ?
Peu importe,
J’entre en rémission

© Julie Turconi
Montréal, le 13 août 2008

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